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Actualités - Page 27

  • Du latin pour le cardinal

    cardinal Barbarin, VaticanLe Brief du journal Le Monde de ce jeudi 18 octobre 2018 apprend que l’État du Vatican interviendrait pour faire valoir que le cardinal BARBARIN bénéficierait de « l'immunité des cardinaux » et qu'il ne pourrait donc être entendu par la Justice française, tel que prévu pour janvier 2019.

    On peut croire volontiers que le pontife souverain a attribué à ce prélat un passeport du Saint-Siège … mais alors son nouveau statut diplomatique le conduira inexorablement à devenir « persona non grata » [personne indésirable] s'il entend profiter de cette échappatoire du droit international pour se soustraire à la convocation des magistrats de son pays natal.

    En vertu de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et aussi celles de 1963 sur les relations consulaires, un État accréditaire à la possibilité, sans avoir à motiver sa décision, de déclarer « persona non grata » un supra national qui se trouve sur son territoire. L'agent visé par la procédure conserve sont statut diplomatique, ce qui l'empêche de tenter de demander l'asile. Cette décision lie l’État accréditant (en l'occurrence le Vatican) qui est alors tenu de rappeler la personne jugée indésirable et de s'assurer que son départ du territoire est bien effectif. Si le porteur du passeport diplomatique refuse ou omet de mener à bien ses obligations dans un délai raisonnable (habituellement 72 heures), l’État d'accueil peut refuser de reconnaître la qualité supranationale et continuer ainsi une procédure judiciaire dans les formes ordinaires.

    Bon voyage, Monsieur Dumollet !

    Bernard FAVOT

  • Le réformisme syndical a du plomb dans l'aile

    On nous informe - via Le Canard enchaîné* du 3 octobre 2018 - de l'état financier de la centrale CGT-Force Ouvrière. A la lecture de cet article c'est peu de dire qu'il n'est pas brillant.

     

    lutte-classe.jpgLes cotisations ne représentent plus que le quart de ses rentrées financières, le reste dépend des subsides – importants – versés par l’État et quelques autres lieux sous l'influence syndicale, tel par exemple celui des Comités d'entreprise. Comme quoi paritarisme et réformisme possèdent au moins cela de bon : ils permettent de calmer les vélléités contestataires qui ne manquent pas d'apparaître. Cela n'empêche pas le syndicat d'avoir un budget en fort déficit au point, chaque année, de ponctionner son "bas de laine", une sorte de trésor de guerre. Actuellement, toujours selon les sources du journal satirique, il serait de 8 millions d'euros contre – tenez-vous bien ! - 60 millions pour la "révolutionnaire" CGT et 134 millions pour la réformiste CFDT ! Nous avons comme l'impression que les permanents syndicaux vivent assez correctement de leur statut et de leurs mandats dans les organismes paritaires, à commencer par leurs secrétaires généraux. Leurs congrès coûtent un bras, sans parler de la construction de leur siège (ohé ! M. Bouygues, en voici un curieux allié de la classe ouvrière...).

     

    Le nouveau "patron" de FO envisage, dit-on, à faire un audit sur cette étonnante machine à cash. En attendant, son administration utilise le dégraissage : 10 salariés en CDD et deux autoentrepreneurs sont priés d'aller voir ailleurs. Pas mal ces deux statuts précaires pour des structures syndicales prétendant défendre la juste et belle cause prolétarienne.

     

    Décidément, dans le monde syndical actuel cela sent bien de curieuses moisissures. Comment s'étonner après que beaucoup n'y croient plus guère ? A force de s'intégrer au système, ce syndicalisme-là joue d'agent répulsif et augmente un peu plus le rejet ambiant des valeurs longtemps portées par celui-ci.

     

     

    * Le dessinateur Pétillon représente une grande perte pour ce journal et pour l'humour que nous aimons. Nous saluons sa mémoire et le remercions pour les emprunts que nous avons faits. Il reste à jamais dans nos cœurs.

    Nous ne saurions trop vous conseiller d'aller sur le blog ami "Les ronds dans l'eau" qui en parlent abondamment.

    Petillon.png

  • Jupiter adore le vieux monde

    Ouf ! je sens que vous êtes bien soulagé de le savoir : le perchoir est pourvu !

     

    Les marcheurs, futés et affûtés par les consignes données au mouvement, ont majoritairement élu leur homme de la situation, le sieur Richard Ferrand. Nous sommes dans l'anecdotique, pas même une surprise, pas l'ombre d'un doute, c'était prévu et c'était quasi automatique cette récompense à ce personnage tout dévoué à la cause présidentielle. En sorte, une élection de pure forme...

     

    Dans cette saga du pouvoir, constatons que ce récent mouvement des marcheurs et son Jupiter, la tête de gondole, font une fois de plus du neuf avec du vieux. Car, malgré les affirmations péremptoires du grand chef, le vieux monde colle bien à la peau de ces hommes de parti. L'image médiatique de nouveautés qu'ils veulent insuffler reste passablement trompeuse. En effet, ils n'ont pas honte d'élire un homme toujours en prise avec la justice. Si vous appelez cela de la nouveauté, je suis prêt à me jeter à l'eau lesté d'une belle et lourde pierre plate !

     

    Notre Jupiter et sa cohorte de suiveurs marcheurs ne possèdent pas une once de scrupules pour mettre au poste de quatrième personnage de l’État, ce citoyen faisant l'objet de poursuites judiciaires. Ce dernier d'ailleurs ne dispose pas d'avantage de retenue éthique. Il aurait dû se retirer de l'arène politique, ne serait-ce que provisoirement. Constatons une nouvelle fois que, pour lui comme pour beaucoup d'autres, la toute puissance et les ors du pouvoir exercent une attraction et une fascination considérables, effaçant du même coup toute once de moralité.

    PSU Affiche 1968.jpg

    Comprenne qui pourra mais c'est tout réfléchi. Comment se gêner à surfer sur la ligne blanche de l'autorité dès lors que les exemples viennent de partout à commencer par le haut de cette abominable hiérarchie sociale ? Ce comportement politique insupportable n'est pas sans nous rappeler l'ancienne affiche éditée par le PSU (parti socialiste unifié) durant l'année 1968. Soyez rassurés, c'est juste pour le décor. Car comment ignorer cette évolution logique d'un parti et comment il a fini, notamment son leader Michel Rocard… Bel exemple d'un double langage qui prétendait aussi faire du neuf en masquant, grâce à une vieille phraséologie, les réalités du pouvoir.

     

    1968-2018, cinquante ans nous en séparent. Depuis, qu'est-ce qui a changé ? Il ne suffit pas d'affirmer qu'il faut réenchanter le monde, il faut le faire en s'en donnant les moyens. Dans la bouche de tous les aspirants aux plus hautes marches de l’État, puis de ceux qui y accède, nous avons l'impression qu'ils resservent les mêmes plats. On tourne en rond : encore une élection pour rien...