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Actualités - Page 23

  • Macron, démission !

    C'est un slogan que nous avons souvent entendu durant ces dernières semaines. Il rappelle l'ampleur du problème : un désaveu en bonne et due forme. Les deux banderoles qui ont récemment servi à Limoges sont autant de points forts de la contestation.

    État casseur (Limoges).jpg

    Changeons le Système (Limoges).jpg

    Hier soir, ses treize minutes d'allocution ne résoudront rien, même si à l'approche des fêtes de fin d'année il est à craindre une certaine démobilisation de gilets jaunes. La blessure a été excessivement profonde et il reste probable que dans les mois à venir, le "Manu" n'en sortira pas indemne. Les futures élections se chargeront de nous le dire…

    Treize minutes pour annoncer des broutilles qui seront distillées durant l'année 2019… Treize minutes sans indiquer de contreparties financières. Bref, treize minutes d'enfumage, et toujours en bonne et due forme.

    En tous les cas, même si la poursuite du mouvement se mettait à faiblir, saluons à cette occasion le lien social qui s'est ainsi créé. Il y a deux jours, nous rappelions à notre mémoire le souvenir de Kropotkine et de son ouvrage L'Entraide. Avec la dynamique contestataire populaire, celle-ci a bien eu lieu. Jamais autant de catégories sociales n'ont été réunies contre cette politique désastreuse entreprise par le chef et ses affidés d'un prétendu nouveau monde. Les masques sont tombés. C'est déjà un début et en tous les cas une très bonne chose. A l'approche des vœux souhaitons qu'ils s'emparent de celui-ci : "Ce n'est qu'un début, continuons le combat !"

  • Ca s'organise dans les carrefours...

    Ouf ! on commençait à désespérer en voyant ce mouvement partir dans tous les sens. Mais, ici ou là, cela commence à s'organiser autrement, tant mieux.

    Nous assistons également à un véritable refus contre de pseudos mandatés qui se considèrent comme des délégués à part entière,  investis d'un mandat qu'ils ne possèdent nullement. A Commercy, une autogestion de la résistance s'est mise en place. Nous vous invitons à lire, puis ensuite regarder l'Appel que ces gilets jaunes viennent de lancer :

     

    APPEL DES GILETS JAUNES DE COMMERCY À DES ASSEMBLÉES POPULAIRES PARTOUT

    REFUSONS LA RÉCUPÉRATION ! VIVE LA DÉMOCRATIE DIRECTE ! PAS BESOIN DE "REPRÉSENTANTS" RÉGIONAUX !

    Depuis près de deux semaines le mouvement des gilets jaunes a mis des centaines de milliers de personnes dans les rues partout en France, souvent pour la première fois. Le prix du carburant a été la goutte de gasoil qui a mis le feu à la plaine. La souffrance, le ras-le-bol, et l’injustice n’ont jamais été aussi répandus. Maintenant, partout dans le pays, des centaines de groupes locaux s’organisent entre eux, avec des manières de faire différentes à chaque fois.

    Ici à Commercy, en Meuse, nous fonctionnons depuis le début avec des assemblées populaires quotidiennes, où chaque personne participe à égalité. Nous avons organisé des blocages de la ville, des stations services, et des barrages filtrants. Dans la foulée nous avons construit une cabane sur la place centrale. Nous nous y retrouvons tous les jours pour nous organiser, décider des prochaines actions, dialoguer avec les gens, et accueillir celles et ceux qui rejoignent le mouvement. Nous organisons aussi des « soupes solidaires » pour vivre des beaux moments ensemble et apprendre à nous connaître. En toute égalité.

    Mais voilà que le gouvernement, et certaines franges du mouvement, nous proposent de nommer des représentants par région ! C’est à dire quelques personnes qui deviendraient les seuls « interlocuteurs » des pouvoirs publics et résumeraient notre diversité.

    Mais nous ne voulons pas de « représentants » qui finiraient forcément par parler à notre place !

    À quoi bon ? À Commercy une délégation ponctuelle a rencontré le sous-préfet, dans les grandes villes d’autres ont rencontré directement le Préfet : ceux ci-font DÉJÀ remonter notre colère et nos revendications. Ils savent DÉJÀ qu’on est déterminés à en finir avec ce président haï, ce gouvernement détestable, et le système pourri qu’ils incarnent !

    Et c’est bien ça qui fait peur au gouvernement ! Car il sait que si il commence à céder sur les taxes et sur les carburants, il devra aussi reculer sur les retraites, les chômeurs, le statut des fonctionnaires, et tout le reste ! Il sait aussi TRÈS BIEN qu’il risque d’intensifier UN MOUVEMENT GÉNÉRALISÉ CONTRE LE SYSTÈME !

    Ce n’est pas pour mieux comprendre notre colère et nos revendications que le gouvernement veut des « représentants » : c’est pour nous encadrer et nous enterrer ! Comme avec les directions syndicales, il cherche des intermédiaires, des gens avec qui il pourrait négocier. Sur qui il pourra mettre la pression pour apaiser l’éruption. Des gens qu’il pourra ensuite récupérer et pousser à diviser le mouvement pour l’enterrer.

    Mais c’est sans compter sur la force et l’intelligence de notre mouvement. C’est sans compter qu’on est bien en train de réfléchir, de s’organiser, de faire évoluer nos actions qui leur foutent tellement la trouille et d’amplifier le mouvement !

    Et puis surtout, c’est sans compter qu’il y a une chose très importante, que partout le mouvement des gilets jaunes réclame sous diverses formes, bien au-delà du pouvoir d’achat ! Cette chose, c’est le pouvoir au peuple, par le peuple, pour le peuple. C’est un système nouveau où « ceux qui ne sont rien » comme ils disent avec mépris, reprennent le pouvoir sur tous ceux qui se gavent, sur les dirigeants et sur les puissances de l’argent. C’est l’égalité. C’est la justice. C’est la liberté. Voilà ce que nous voulons ! Et ça part de la base !

    Si on nomme des « représentants » et des « porte-paroles », ça finira par nous rendre passifs. Pire : on aura vite fait de reproduire le système et fonctionner de haut en bas comme les crapules qui nous dirigent. Ces soi-disant « représentants du peuple » qui s’en mettent plein des poches, qui font des lois qui nous pourrissent la vie et qui servent les intérêts des ultra-riches !

    Ne mettons pas le doigt dans l’engrenage de la représentation et de la récupération. Ce n’est pas le moment de confier notre parole à une petite poignée, même s’ils semblent honnêtes. Qu’ils nous écoutent tous ou qu’ils n’écoutent personne !

    Depuis Commercy, nous appelons donc à créer partout en France des comités populaires, qui fonctionnent en assemblées générales régulières. Des endroits où la parole se libère, où on ose s’exprimer, s’entraîner, s’entraider. Si délégués il doit y avoir, c’est au niveau de chaque comité populaire local de gilets jaunes, au plus près de la parole du peuple. Avec des mandats impératifs, révocables, et tournants. Avec de la transparence. Avec de la confiance.

    Nous appelons aussi à ce que les centaines de groupes de gilets jaunes se dotent d’une cabane comme à Commercy, ou d’une « maison du peuple » comme à Saint-Nazaire, bref, d’un lieu de ralliement et d’organisation ! Et qu’ils se coordonnent entre eux, au niveau local et départemental, en toute égalité !

    C’est comme ça qu’on va gagner, parce que ça, là haut, ils n’ont pas l’habitude de le gérer ! Et ça leur fait très peur.

    Nous ne nous laisserons pas diriger. Nous ne nous laisserons pas diviser et récupérer.

    Non aux représentants et aux porte-paroles autoproclamés ! Reprenons le pouvoir sur nos vies ! Vive les gilets jaunes dans leur diversité !

    VIVE LE POUVOIR AU PEUPLE, PAR LE PEUPLE, POUR LE PEUPLE !

    Si vous vous retrouvez dans les bases de cet appel chez vous, dans votre groupe local de gilets jaunes, ou autre, contactez-nous sur giletsjaunescommercy@gmail.com et coordonnons-nous sur la base d’assemblées populaires et égalitaires !

    Vidéo

  • Nucléaire : milliards d'euros et déchets radioactifs dans une énorme poubelle ?

    Vibrations sait jouer, lui aussi, aux lanceurs d'alerte. En ces temps particulièrement inquiétants, il y en a bien besoin. Aujourd'hui, nous lançons cette balle (pas une grenade...) sur le scandale nucléaire et l'omerta qui, bien sûr, l'accompagne.

    Avec le texte ci-dessous, louons Radio libertaire pour cette information. A vous d'attraper cette balle et de la faire rebondir. Si seulement cela pouvait ébranler les murs de l'indifférence qui nous cernent !..

     

    Alors que les "gilets jaunes" protestent contre taxes et impôts qui pressurent proportionnellement énormément plus les pauvres et les classes moyennes que les riches et leur président, il est utile de s'intéresser à quoi l'État utilise ce fort prélèvement sur les richesses produites.

    Sans analyser ici en détail la part qui sert à une réelle redistribution vers ceux qui en ont le plus besoin et celle qui sert à entretenir l'État régalien (Armée et guerres extérieures, "Sécurité" intérieure…), on peut constater que cette dernière est en constante augmentation.

    Mais il faut aussi tenir compte des sommes colossales utilisées sous l'influence de lobbies, les orientant vers divers secteurs du capitalisme.

    Parmi ceux-ci, le lobby de l'atome a depuis longtemps une énorme influence, dont les conséquences budgétaires désastreuses commencent  à peine à apparaître au grand jour. Un scandale bien plus important que l'affaire politico-financière, dans les années 1990, du Crédit Lyonnais, propriété de l'État (150 milliards de francs de pertes) se prépare.

    Ainsi l'État a dû récemment verser :

    - décembre 2014, rachat de 27,4 millions d'actions Areva au prix de 12,2 euros au dessus du cours officiel de 9,04 euros (4,50 euros aujourd'hui !)  

    - mars 2017, 3 milliards pour recapitaliser EDF

    - juillet 2017, 5 milliards dans les différentes structures issues de la faillite d'Areva : "Cette recapitalisation esun jalon essentiel de l’exécution du plan de refondation de la filière nucléaire française", Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie.

    Ces sommes ne sont qu'un aperçu des factures énormes à payer pour les déboires de l'atome hexagonal, qui risquent d'achever de ruiner EDF et ce qu'il reste d'Areva (6 000 salariés en moins en 2 ans de restructuration) : 

    - New Areva (devenue Orano en janvier 2018), enrichissement et recyclage du combustible nucléaire, démantèlement des parties les plus sensibles des réacteurs.

    - Areva NP (devenue Framatome début janvier), réacteurs et matériel nécessaire aux centrales.

    - Areva SA (maison mère), maintenue le temps que le gouffre financier de l’EPR finlandais s'achève (notamment 450 millions de dédommagements à verser à l'opérateur finlandais TVO pour les 10 ans de retard).

    Il est vrai que les errements d'Areva datent notamment de l'époque oû le premier Ministre, Édouard Philippe, en était un cadre influent.

    À noter que Westinghouse, l'entreprise historique du nucléaire aux USA et dans le monde, a aussi fait faillite.

    Radio Lib.jpgL’industrie nucléaire est donc entrée dans sa dernière phase, mais son agonie va durer encore des années, sur fond de catastrophes nucléaires en cours (Tchernobyl, Fukushima) et probablement à venir, de déchets radioactifs et de centrales à démanteler sournoisement transmis aux générations futures. Sur le plan mondial, cette industrie est moribonde : la part du nucléire dans la production d'électricité est ainsi passée depuis 2001 de 17,1 % à 10 %. 

    Plus de 60 % du parc mondial (453 réacteurs dont 58 en France) a plus de 30 ans, dont 20 % plus de 40 ans ! Les maintenir en vie augmente fortement les risques d'accidents ou de catastrophe puisque les composants des réacteurs ont été conçus à l'origine pour une durée de 35 ans. D'autre part, les rénovations nécessaires et autres mesures "post-Fukushima" sont extrêmement coûteuses. 

    Le journal pro-nucléiaire Le Monde (le prix des placards publicitaires d'EDF dans le journal n'y est sans doute pas pour rien) affirme que "le nucléaire sera indispensable pendant de nombreuses décennies afin que la France respecte ses objectifs climatiques". N'oublions pas qu'Anne Lauvergeon, prenant la direction du Titanic-Areva, annonçait déjà en 2001 la construction de centaines de réacteurs pour "le grand retour du nucléaire pour pouvoir sauver le climat"...

    C'est dans ce contexte que Macron a présenté le 26 novembre dernier ses arbitrages concernant le PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie) :

    - La centrale de Fessenheim (2 réacteurs de 40 ans) serait fermée "avant la fin du quinquennat", ce que promettait déjà Hollande cinq ans plus tôt, mais à condition que l'EPR de Flamanville entre en service (8 ans de retard, facture multipliée par 3, chantier à l'arrêt pour un problème sur les circuits de refroidissement).

    Après son quinquennet, voici les quelques promesses :

    - 2 réacteurs seraient fermés en 2025-2026

    - 2 réacteurs seraient fermés en 2027-2028

    - 2 réacteurs seraient fermés en 2029-2030 (au conditionnel) 

    Rappelons que l'objectif de la loi de transition énergétique, votée en août 2015, était de réduire à 50 % la part de l'atome dans la production d'électricité (70 % actuellement) à l'horizon 2025, ce qui implique la fermeture de 14 réacteurs : "Nous avons décidé de maintenir ce cap mais en repoussant l’échéance à 2035". D'autre part, les fermetures annoncées sont conditionnelles : "Si la sécurité d'approvisionnement est assurée, si nos voisins européens accélèrent leur transition énergétique".

    Cela implique la prolongation de 29 réacteurs jusqu'à 50 ans et plus, alors que certains composants sont conçus pour fonctionner une quarantaine d'années et que 1775 anomalies ont déjà été recensées sur le parc nucléaire !

    Un sondage récent montre que 55 % des Français souhaitent d'autres fermetures rapides de réacteurs en plus de Fessenheim (64 % chez les moins de 35 ans). 

    Mais visiblement certains ont dû l'alerter sur la complexité et le prix exhorbitant de l'EPR, car il a refusé d'accorder à EDF le financement de 6 nouveaux exemplaires de la version actuelle (qui n'a encore jamais été en activité) et a demandé à EDF pour 2021 de "travailler à l'élaboration d'un programme de nouveau nucléaire, en prenant des engagements fermes sur le prix, pour qu'ils soient plus compétitifs". Même en réduisant les exigences de sûreté, il paraît inenvisageable de réduire considérablement les coûts de construction, sachant que le projet d'EPR de Hinkley en Grande-Bretagen "garantit" un prix de 100 euros du mégawattheure, l'éolien terrestre étant actuellement passé sous la barre des 65 euros… De toute façon, tous les grands chantiers d'EDF ont systématiquement explosé les prix affichés.

    Mais nous voilà rassurés par Macron : "Réduire la part du nucléaire, ce n'est pas renoncer au nucléaire" :  encore de nombreuses années devant nous avec un risque démesuré et une facture écrasante !

    Il est encore temps d'agir et et de soutenir ceux qui luttent contre les choix de nucléocrates appuyés pat l'État, particulièrement ceux qui à Bure sont en butte à la répression policière et juridique, pour oser s'opposer depuis le début au projet d'immense poubelle nucléaire Cigéo.

    Pour plus d'informations, écouter Trous noirs demain de 16 H à 18 H :

    "Bure, Notre Dame des Landes sont des Zones À Défendre face aux choix capitalistes, mais aussi des Zones d’Anarchie Diffuse dans lesquelles se construisent d’autres liens humains, d’autres rapports à la nature, d’autres projets sociaux. L’État ne s’y est pas trompé et utilise toute sa panoplie : tenter de diviser entre opposants « raisonnables » et Zadistes « violents », envoyer gendarmes et juges, ses armes répressives, à l’assaut des villages, des bois et du bocage. Mais les résistances, les solidarités, les initiatives continuent, car « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend ». Témoignent avec conviction, chaleur et  courage : Andrea, co-auteur de "Bure, la bataille du nucléaire", Angèle, opposante de longue date à la poubelle nucléaire, accusée d’« association de malfaiteurs », Michel, au cœur de divers projets à Notre Dame des Landes".

    Émission ensuite accessible sur le site :

    http://trousnoirs-radio-