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Actualités - Page 25

  • Nucléaire : milliards d'euros et déchets radioactifs dans une énorme poubelle ?

    Vibrations sait jouer, lui aussi, aux lanceurs d'alerte. En ces temps particulièrement inquiétants, il y en a bien besoin. Aujourd'hui, nous lançons cette balle (pas une grenade...) sur le scandale nucléaire et l'omerta qui, bien sûr, l'accompagne.

    Avec le texte ci-dessous, louons Radio libertaire pour cette information. A vous d'attraper cette balle et de la faire rebondir. Si seulement cela pouvait ébranler les murs de l'indifférence qui nous cernent !..

     

    Alors que les "gilets jaunes" protestent contre taxes et impôts qui pressurent proportionnellement énormément plus les pauvres et les classes moyennes que les riches et leur président, il est utile de s'intéresser à quoi l'État utilise ce fort prélèvement sur les richesses produites.

    Sans analyser ici en détail la part qui sert à une réelle redistribution vers ceux qui en ont le plus besoin et celle qui sert à entretenir l'État régalien (Armée et guerres extérieures, "Sécurité" intérieure…), on peut constater que cette dernière est en constante augmentation.

    Mais il faut aussi tenir compte des sommes colossales utilisées sous l'influence de lobbies, les orientant vers divers secteurs du capitalisme.

    Parmi ceux-ci, le lobby de l'atome a depuis longtemps une énorme influence, dont les conséquences budgétaires désastreuses commencent  à peine à apparaître au grand jour. Un scandale bien plus important que l'affaire politico-financière, dans les années 1990, du Crédit Lyonnais, propriété de l'État (150 milliards de francs de pertes) se prépare.

    Ainsi l'État a dû récemment verser :

    - décembre 2014, rachat de 27,4 millions d'actions Areva au prix de 12,2 euros au dessus du cours officiel de 9,04 euros (4,50 euros aujourd'hui !)  

    - mars 2017, 3 milliards pour recapitaliser EDF

    - juillet 2017, 5 milliards dans les différentes structures issues de la faillite d'Areva : "Cette recapitalisation esun jalon essentiel de l’exécution du plan de refondation de la filière nucléaire française", Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie.

    Ces sommes ne sont qu'un aperçu des factures énormes à payer pour les déboires de l'atome hexagonal, qui risquent d'achever de ruiner EDF et ce qu'il reste d'Areva (6 000 salariés en moins en 2 ans de restructuration) : 

    - New Areva (devenue Orano en janvier 2018), enrichissement et recyclage du combustible nucléaire, démantèlement des parties les plus sensibles des réacteurs.

    - Areva NP (devenue Framatome début janvier), réacteurs et matériel nécessaire aux centrales.

    - Areva SA (maison mère), maintenue le temps que le gouffre financier de l’EPR finlandais s'achève (notamment 450 millions de dédommagements à verser à l'opérateur finlandais TVO pour les 10 ans de retard).

    Il est vrai que les errements d'Areva datent notamment de l'époque oû le premier Ministre, Édouard Philippe, en était un cadre influent.

    À noter que Westinghouse, l'entreprise historique du nucléaire aux USA et dans le monde, a aussi fait faillite.

    Radio Lib.jpgL’industrie nucléaire est donc entrée dans sa dernière phase, mais son agonie va durer encore des années, sur fond de catastrophes nucléaires en cours (Tchernobyl, Fukushima) et probablement à venir, de déchets radioactifs et de centrales à démanteler sournoisement transmis aux générations futures. Sur le plan mondial, cette industrie est moribonde : la part du nucléire dans la production d'électricité est ainsi passée depuis 2001 de 17,1 % à 10 %. 

    Plus de 60 % du parc mondial (453 réacteurs dont 58 en France) a plus de 30 ans, dont 20 % plus de 40 ans ! Les maintenir en vie augmente fortement les risques d'accidents ou de catastrophe puisque les composants des réacteurs ont été conçus à l'origine pour une durée de 35 ans. D'autre part, les rénovations nécessaires et autres mesures "post-Fukushima" sont extrêmement coûteuses. 

    Le journal pro-nucléiaire Le Monde (le prix des placards publicitaires d'EDF dans le journal n'y est sans doute pas pour rien) affirme que "le nucléaire sera indispensable pendant de nombreuses décennies afin que la France respecte ses objectifs climatiques". N'oublions pas qu'Anne Lauvergeon, prenant la direction du Titanic-Areva, annonçait déjà en 2001 la construction de centaines de réacteurs pour "le grand retour du nucléaire pour pouvoir sauver le climat"...

    C'est dans ce contexte que Macron a présenté le 26 novembre dernier ses arbitrages concernant le PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie) :

    - La centrale de Fessenheim (2 réacteurs de 40 ans) serait fermée "avant la fin du quinquennat", ce que promettait déjà Hollande cinq ans plus tôt, mais à condition que l'EPR de Flamanville entre en service (8 ans de retard, facture multipliée par 3, chantier à l'arrêt pour un problème sur les circuits de refroidissement).

    Après son quinquennet, voici les quelques promesses :

    - 2 réacteurs seraient fermés en 2025-2026

    - 2 réacteurs seraient fermés en 2027-2028

    - 2 réacteurs seraient fermés en 2029-2030 (au conditionnel) 

    Rappelons que l'objectif de la loi de transition énergétique, votée en août 2015, était de réduire à 50 % la part de l'atome dans la production d'électricité (70 % actuellement) à l'horizon 2025, ce qui implique la fermeture de 14 réacteurs : "Nous avons décidé de maintenir ce cap mais en repoussant l’échéance à 2035". D'autre part, les fermetures annoncées sont conditionnelles : "Si la sécurité d'approvisionnement est assurée, si nos voisins européens accélèrent leur transition énergétique".

    Cela implique la prolongation de 29 réacteurs jusqu'à 50 ans et plus, alors que certains composants sont conçus pour fonctionner une quarantaine d'années et que 1775 anomalies ont déjà été recensées sur le parc nucléaire !

    Un sondage récent montre que 55 % des Français souhaitent d'autres fermetures rapides de réacteurs en plus de Fessenheim (64 % chez les moins de 35 ans). 

    Mais visiblement certains ont dû l'alerter sur la complexité et le prix exhorbitant de l'EPR, car il a refusé d'accorder à EDF le financement de 6 nouveaux exemplaires de la version actuelle (qui n'a encore jamais été en activité) et a demandé à EDF pour 2021 de "travailler à l'élaboration d'un programme de nouveau nucléaire, en prenant des engagements fermes sur le prix, pour qu'ils soient plus compétitifs". Même en réduisant les exigences de sûreté, il paraît inenvisageable de réduire considérablement les coûts de construction, sachant que le projet d'EPR de Hinkley en Grande-Bretagen "garantit" un prix de 100 euros du mégawattheure, l'éolien terrestre étant actuellement passé sous la barre des 65 euros… De toute façon, tous les grands chantiers d'EDF ont systématiquement explosé les prix affichés.

    Mais nous voilà rassurés par Macron : "Réduire la part du nucléaire, ce n'est pas renoncer au nucléaire" :  encore de nombreuses années devant nous avec un risque démesuré et une facture écrasante !

    Il est encore temps d'agir et et de soutenir ceux qui luttent contre les choix de nucléocrates appuyés pat l'État, particulièrement ceux qui à Bure sont en butte à la répression policière et juridique, pour oser s'opposer depuis le début au projet d'immense poubelle nucléaire Cigéo.

    Pour plus d'informations, écouter Trous noirs demain de 16 H à 18 H :

    "Bure, Notre Dame des Landes sont des Zones À Défendre face aux choix capitalistes, mais aussi des Zones d’Anarchie Diffuse dans lesquelles se construisent d’autres liens humains, d’autres rapports à la nature, d’autres projets sociaux. L’État ne s’y est pas trompé et utilise toute sa panoplie : tenter de diviser entre opposants « raisonnables » et Zadistes « violents », envoyer gendarmes et juges, ses armes répressives, à l’assaut des villages, des bois et du bocage. Mais les résistances, les solidarités, les initiatives continuent, car « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend ». Témoignent avec conviction, chaleur et  courage : Andrea, co-auteur de "Bure, la bataille du nucléaire", Angèle, opposante de longue date à la poubelle nucléaire, accusée d’« association de malfaiteurs », Michel, au cœur de divers projets à Notre Dame des Landes".

    Émission ensuite accessible sur le site :

    http://trousnoirs-radio-

  • A force de trimer : ça suffit !

    Le lendemain de la conférence de presse du chef de l’État, le principal titre du Canard enchaîné du 28 novembre 2018 donnait parfaitement le ton du moment : "Macron invente la transition bricologique !" Qui dit mieux ?

     

    C'est l'histoire du "gare à vous, et vous allez voir ce que vous allez voir" ou encore, dans le même registre : "attention, je vais faire un malheur". Macron et ses compagnons enarques, polytechniciens et consorts, adorent baratiner le peuple avec de belles envolées vertueuses, enrobées de nouvelles résolutions. Pourtant, ce qui est dramatique pour eux, c'est qu'ils comprennent toujours trop tard que le ras-le-bol dépasse les discours et l'enfumage qui, d'un seul coup, ne fonctionnent plus. Fini ces présomptueux propos de rejet du "vieux monde" et du à nouveau : "vous allez voir ce que vous allez voir", allez place au "en marche". Bernique !

     

    Malgré les désordres d'arguments et leur boulimie (cf. notre article précédent), les gilets jaunes ont ceci de remarquable : ils n'entendent plus manger de ce pain-là et c'est bien heureux. Il faudrait que tous les Macron and Co cessent de prendre le peuple pour cette volaille que l'on plume à loisir et que l'on rançonne jusqu'à plus soif, cet imbécile que l'on baratine aisément afin de mieux continuer ses méfaits à son profit ou à celui d'une caste dirigeante qui sait parfaitement renvoyer l'ascenseur à ses très fidèles alliés.

     

    Le peuple, dans une très large majorité a dit stop. Même si on peut regretter ses limites et ses incohérences, ce n'est que du positif. Oui et malheureusement, il est à craindre que ce positif n'aille pas au bout de cette logique qui, pourtant et naturellement, devrait s'imposer d'elle-même : le dégagisme. Le vrai, celui que nous appelons de tous nos vœux : cette révolte des égaux, ne semble pas encore à l'ordre du jour. Pourtant, un grand coup de balai mettant à bas cette verticalité sociale au profit de son horizontalité serait indispensable. Espérons-la, même si nous n'ignorons pas combien cet objectif semble pour beaucoup encore très imperméable.

     

    Que cela ne nous empêche pas de proclamer :

    Allez ouste, messieurs, les nouveaux seigneurs : du balai !

  • Déchets : les scandales ont la vie dure

    Il n'y a pas que dans les carrefours que cela barde (cf. notre dernier article). Nos amis gardes-forestiers en savent aussi quelque chose...

    C'est pour moi l'occasion de vous parler de l'Association Robin des Bois qui révèle, dans un article "Déchets  : les scandales ont de l'avenir", le scandale écologique du non-retraitement des déchets avec, bien entendu, sa cohorte de trafics en tous genres, sans oublier les conséquences sanitaires désastreuses qu'ils impliquent.

     

    Robin des Bois.jpg"Le statut de déchet est un instrument juridique majeur pour endiguer et dénoncer des pratiques professionnelles et commerciales soumises aux tentations de profits immédiats et considérables.

    Sont là pour le prouver les scandales des fûts de Seveso entre l’Italie et la France, le scandale des cargos poubelle errant à la recherche de terres d’asile pour les déchets produits par l’industrie chimique européenne, le scandale des résidus de fuel frelaté répandus à Abidjan par le Probo Koala, le scandale des millions de pneus usés, d’ordinateurs déclassés et de matériels roulants sous-normes déversés en Afrique et en Asie par des porte-conteneurs apatrides et des voituriers italiens.
    Seul le statut de déchet permet la traçabilité de ces cargaisons dangereuses et humiliantes pour les populations destinataires et dégradantes pour leur environnement.


    Par le biais du projet de loi « portant suppression de sur-transpositions de directives européennes en droit français », le gouvernement français veut bouleverser la donne et rebattre les cartes dans le poker souvent menteur des déchets (1).


    Dans un premier temps, la Commission consultative sur la sortie du statut de déchets vient d’être dissoute alors qu’elle avait été renouvelée en mars 2017 (2). Cette formation collégiale dirigée par le Ministère de l’Écologie avait pour mission d’examiner les conditions techniques et contractuelles dans lesquelles des flux particuliers de déchets pouvaient prétendre au statut de produits après un traitement phasé, calibré, surveillé par les services de l’Etat et exclusivement mis en œuvre dans des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement ou encadrées par la législation Eau.
    Le projet de loi qualifie l’obligation de traitement des déchets dans une installation dédiée de « complexification administrative peu utile et génératrice de coûts ». Ces propos arbitraires négligent les risques et les coûts sanitaires et environnementaux auxquels sont exposés les manipulateurs de déchets, les populations et les écosystèmes.


    Des dossiers « explosifs » étaient dans l’antichambre de la défunte Commission sur la sortie du statut de déchets. La filière pneus cherche à faire sortir de la liste des déchets les pneus usagés et à les transformer de facto en produits. De même, Altéo veut que les boues rouges de l’usine d’alumine de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône ne soient plus classées comme des déchets et deviennent des produits.


    Tous les flux des déchets informatiques, électroménagers et ludiques, contenant des substances toxiques autorisées à l’époque de la commercialisation et interdites au moment de leur abandon sur la voie publique ou dans les déchetteries ou de leur don à des entreprises caritatives ou d’insertion pourraient eux aussi devenir d’un coup de baguette politique des produits et échapper à la compétence de la Convention de Bâle sur le transfert transfrontalier de déchets (3).

    Une note interne à l’ex-Commission consultative sur la sortie du statut de déchets et rédigée par les services du Ministère précise « qu’Emmaüs, aujourd’hui opérateur principal, travaille relativement bien concernant l’acceptation ou le refus en amont de biens pouvant ou non être réemployés ». La note ajoute « qu’il est toutefois envisageable qu’une entreprise frauduleuse se positionne comme entreprise de préparation en vue du réemploi et en profite pour faire du trafic international de déchets. »


    Le trafic national de déchets réputés inertes, non dangereux et dangereux avec les risques bien connus de fausses appellations et de dilution profitera aussi de cette loi si elle est adoptée. Robin des Bois pense en particulier aux terres polluées excavées sous et sur le « Grand Paris » exportées dans les carrières de Normandie et de Picardie par camions ou étalées en remblais sur les prairies.

    Au lieu de favoriser une économie circulaire durable et fiable d’où tous les toxiques seraient éjectés, le gouvernement s’il va au bout de ses ambitions grâce à la complicité des sénateurs et des députés va favoriser une économie souterraine porteuse de risques sanitaires et environnementaux.

    ROBIN DES BOIS
    Association de protection de l'Homme et de l'environnement
    Depuis 1985 / Since 1985
    tel: +33 (0)1 48 04 09 36 - fax: +33 (0)1 48 04 56 41
    www.robindesbois.org

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    (1) Cf. article 15. https://www.senat.fr/leg/pjl18-010.html

    *(2) https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000037518904

    (3) La Convention de Bâle sur le transfert transfontalier de déchets quantifie les flux et les mouvements des déchets, met en lumière les trajectoires et les exutoires des producteurs de déchets et donne aux puissances publiques les moyens de piloter ces flux sortis notamment des caves, des greniers et des garages des pays en surchauffe de consommation."


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