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Anniversaire - Page 12

  • 22 octobre 1921 : Bonjour Brassens !

    Sète, une ville où jamais un vacancier n'a été enterré sur la plage* et"Tonton Georges" fit ses premiers pas, comme ses 400 coups. Depuis, même si l'immigration méditerranéenne qui règne de nos jours pouvait changer cette donne, offrant à ce fameux Cimetière marin cher à Paul Valéry une utilité urgentiste catastrophique, que de chemins parcourus par cet autre poète sétois de renom. Y penser nous donne le tournis.

     

    Bien des panégyriques argumentent des qualités exceptionnelles et particulières du chanteur-compositeur. Plus modestement, attachons-nous à entrevoir l'homme engagé qu'il fut.

     

    Derrière l'aspect timide et quelque peu pataud se cachant derrière ce personnage publique, se tapit un autre individu, celui qui dénonçait l'injustice et qui troussait les stupidités métaphysiques, en particulier religieuses. Les gendarmes de la pensée n'avaient qu'à bien se tenir et éviter de "poser leurs pattes dessus"**. Cela alimentait sa révolte profonde et lui donnait l'occasion d'ajouter ces mots aigre-doux, souvent acides, qui nous plaisaient tant dans ses chansons. Prises une à une, celles-ci constituent de vrais petites merveilles qui restent l'objet de nombreuses études dans des cours d'art poétique.

     

    Contrairement à tous ces flonflons académiques et petits-bougeois qu'il a régulièrement fuis, l'homme et le poète portait en lui cette âme rebelle et inclassable. D'ailleurs, comment s'étonner qu'au cours de sa vie, ses affinités l'amenèrent à devenir le secrétaire d'un groupe anarchiste parisien et – surtout - le secrétaire de rédaction du journal Le Libertaire. Il s'y employa deux années durant, rédigeant de petits articles - ce qu'on appelle souvent des "bouches-trous" - qu'il signait sous des pseudonymes différents, sans doute révélateurs de son caractère ou de son humour comme celui, par exemple, de Charles Malpayé. Dans ce mouvement en reconstruction, issu de la Seconde guerre mondiale, il dut être, en effet, très mal rémunéré…

     

    Georges Brassens, Maurice Joyeux, Suzy Chevet, Fédération anarchiste, Groupe libertaire Louise Michel, Le Libertaire, Pierre Jouventin, revue EgoJamais, il n'oubliera ses racines philosophiques et, bien sûr, les amitiés qu'il noua avec différentes personnalités libertaires. Parvenu à la cinquantaine, il écrivit dans Ego (avril 1970), une revue d'inspiration individualiste éditée par Pierre Jouventin, qu'elle était, pour lui, sa conception de l'anarchisme individualiste : "C’est pour moi une philosophie et une morale dont je me rapproche le plus possible dans la vie de tous les jours, j’essaie de tendre vers l’idéal. L’anarchisme, ce n’est pas seulement de la révolte, c’est plutôt un amour des hommes. La révolte n’est pas suffisante, ça peut mener à n’importe quoi, au fascisme même." Comment être plus clair ! Ce n'est pas la peine de chercher plus loin pour retrouver, dans chacune de ses chansons, cette imprégnation que d'aucuns classifient d'inclassable pour mieux éviter de l'appeler libertaire.

     

    Après ses deux ans d'activités au sein de cette jeune Fédération anarchiste, il la quitte pour s'envoler vers ce difficile parcours menant ...de la mauvaise herbe à la bonne réputation. Pas facile car son chemin sera semé d'embûches et de galères de toutes sortes. Ce faisant, jamais il n'oublia ses amis. Par esprit de fidélité, il les aida en participant à plusieurs galas, tant de la Fédération que du Groupe libertaire Louise Michel, avec lequel il possédait de forts liens d'amitié particulièrement avec Maurice Joyeux et sa compagne Suzy Chevet.

     

    Georges Brassens, Maurice Joyeux, Suzy Chevet, Fédération anarchiste, Groupe libertaire Louise Michel, Le Libertaire, Pierre Jouventin, revue EgoSa présence dans nos fêtes attirait les sympathisants en nombre. Quelques temps avant son gala (octobre 1972) fait avec Léo Ferré contre la peine de mort, je me souviens d'avoir accompagner Suzy chez lui afin de lui proposer de se produire à un gala de soutien. Cette rencontre se fit non sans peine car Gibraltar, son secrétaire de longue date, contrôlait rigoureusement les accès afin de réduire les multiples perturbations occasionnées. Après avoir donc passé le joug de son indéfectible cerbère, à la timidité naturelle de Brassens s'ajoutait la mienne, bien plus grande encore, devant celui qui était pour moi ce monstre artistique dont je fredonnais souvent ses chansons. Cet entretien permit d'échanger sur quelques-unes de nos activités respectives. Bien que sa disponibilité à se produire pour le mouvement était bien qu'acquise, il arrivait qu'elle bute sur ses propres engagements rendant quelquefois difficiles sa présence le moment voulu par notre propre calendrier.

     

    Bref, Georges restera pour nous ce fraternel camarade à l'image de son personnage qui respirait la bonhomie. Au-delà la magie des mots, ces textes nous rappellent l'homme, tout simplement. Depuis sa disparition, je constate que chacune de ses interprétations ne saurait éteindre notre émotion à son égard. Ne voulant pas – chantait-il - que son nom figure au bas d'un parchemin, je ne suis pas sûr du tout qu'il aurait souhaité que celui-ci orne quelque lieu public, fut-il celui d'une école. Pas même à titre de revanche...

     

     

    * Supplique pour être enterré à la plage de Sète : "...Vous envierez un peu l'éternel estivant, / Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant, / Qui passe sa mort en vacances…".

    ** Celui qui a mal tourné.

  • 5 octobre : Diderot et Varlin, deux personnages hors normes. Tous deux nés ce jour.

    Denis Diderot, Langres un certain 5 octobre 1713...

    Diderot D..jpgJ'adore son "parcours" d'homme. Fils d'artisan coutelier, ses parents le destinaient au séminaire. En réalité, il monta à Paris afin d'y gagner sa vie en donnant des leçons et en traduisant des auteurs anglais, en particulier. Il épousa une lingère (beurq ! voici le type d'information à masquer dans un curriculum vitae) et ne fit jamais fortune. Il mourra d'une apoplexie. Bien qu'inhumé en l'église Saint-Roch – oh, triste sort ! - sa tombe et ses restes, comme celles de bien d'autres avant et après lui, furent profanés puis jetés dans la fosse commune. Évidemment, ce penseur appartient à cette catégorie philosophique singulière que l'on dénommera les Lumières, ces curieux porteurs de germes dont certains survivants continuent encore et toujours à résister au mal ambiant.

    Comme tous ses contemporains : je pense à Holbach, Helvétius, Voltaire, Alembert ou La Mettrie, ce courant d'intellos se caractérise comme une "association" de penseurs dotés d'une étonnante diversité dans les disciplines étudiées. Diderot en est l'exemple-type. De l'écrivain libertin des Bijoux indiscrets au romancier provocateur de La religieuse, de l'auteur du Neveu de Rameau ou de Jacques le fataliste à son Encyclopédie qui l'occupa pendant vingt-deux ans, la variété de son œuvre est remarquable.

    L'objectif était de mettre à la portée du plus grand nombre les connaissances du moment. Au travers cette démarche, comment ne pas sentir sa volonté d'améliorer le sort des hommes. "Il n'y a qu'une vertu, la justice, dit-il dans "Éléments de physiologie" ; qu'un devoir, de se rendre heureux ; qu'un corollaire, de ne pas se surfaire la vie, et de ne pas craindre la mort". Diderot souhaitait favoriser les conditions de l'émancipation du peuple face aux idéologies tutélaires de son siècle. D'ailleurs, le pouvoir monarchique ne s'y trompa pas car il interdira et bloquera durant plusieurs années la diffusion de cette Encyclopédie, à commencer en 1746 par son ouvrage Pensées philosophiques que le Parlement de Paris condamna vigoureusement.

    Athée et matérialisme convaincus, Denis Diderot ne considérait pas qu'il existe une dissociation entre le vivant et l'inerte. Dans son ouvrage Rêve de d'Alembert, il écrivait : "Il faut que la pierre sente". Nous sommes bien loin du vitalisme, alors en pleine ascension lors de ce XVIIIe siècle. Ce concept philosophique de Diderot marque une véritable rupture et, quelque part, une colossale remise en cause de la pensée régressive dominante exercée par l’Église catholique. En 1749, cela lui vaudra d'être emprisonné au donjon de Vincennes et, allant de pair, l'hostilité des libraires pour diffuser ses travaux..

    Prenez le temps de relire son Supplément au voyage de Bougainville et vous pourrez apprécier le brio de ce penseur qui déjà, pour l'époque et à sa façon, condamna l'impérialisme de la société européenne, tueuse de diversité. Je me laisse aller à un morceau choisi, celui de l'adresse d'un tahitien à Bougainville :

    "Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous a prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni dieu, ni un démon : qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? (…) "Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton bâtiment est rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! Tu n'es pas esclave : tu souffrirais plutôt la mort que de l'être, et tu veux nous asservir !"  

    Écrit en 1772, ce texte vient en résonance avec le Code noir de décembre 1723 et le décret du 4 février 1794 abolissant l'esclavage. Un grand bonhomme, vous dis-je… Car, en cette époque d'ultra-libéralisme triomphant, sans doute manquons-nous de penseurs ayant son étoffe ! Ce n'est pas Alain Minc qui nous contredira en affirmant : "la société française ne fabrique plus d'intellectuels à l'ancienne" (in Histoire politique des intellectuels). Mais questionnerez-vous : prendre à témoin l'ami du président Jupiter (Macron), est-ce le bon référent ? Que nenni.

     

    Eugène Varlin : 126 ans plus tard !


    Varlin E.  de F.Valloton.jpgCe 5 octobre 1839 permit très officiellement d'enregistrer sur les registres d'État-civil de Claye (Seine-et-Marne), la naissance de Eugène Varlin. Certes, si la stature du premier écrase la seconde, toutes deux possèdent des points communs.

    Varlin appartient lui-aussi au sans-grade et cela nous plaît bien ! Modeste relieur, son statut le poussa à devenir un militant ouvrier hors pair. A vingt-six ans (1865), il participa à la création d'une société mutualiste de crédit et d'épargne pour les membres de sa corporation. Partisan de l'égalité des sexes, il fit nommer à un poste de responsabilité l'une de ses amies : Nathalie Lemel. Il participa également à la fondation de plusieurs coopératives de consommation surnommées "les marmites de Varlin". Sans doute en raison du nom de l'une d'entre-elles : le restaurant coopératif La Marmite, fondée en 1867 et qui compta quelques 8.000 adhérents. Mais, plus vraisemblablement, cette appellation devrait avoir probablement pour origine l'action entreprise par les deux compères : Eugène et Nathalie, lors du siège de Paris pendant l'hiver de 1870, afin de nourrir une population parisienne affamée.

    Varlin devint l'un des premiers membres de la première Internationale (A.I.T.). Il en sera l'un des secrétaires du bureau de Paris et participa ensuite à la création d'autres bureaux, comme ceux de Lyon, du Creusot et de Lille. Il en fut le délégué durant les congrès, très tumultueux, de 1868 et de 1869. Contre l'avis de la majorité des autres délégués, il y défend le droit au travail des femmes… Mais le pouvoir voyait d'un sale œil cette association et ce fut l'occasion de multiples répressions, dont des condamnations. Trois mois de prison pour notre homme. En 1870, il s'exila en Belgique afin d'éviter un nouvel emprisonnement. Un an plus tard, après la chute su Second Empire, Eugène Varlin revient et reçoit le commandement d'un bataillon de la Garde nationale parisienne. Dès le 18 mars, il participe tout naturellement aux événements et devient membre du Comité central de la Commune. Il fut arrêté le dernier jour de cette sinistre semaine sanglante : le 28 mai 1871. Sauvagement brutalisé par les soldats (surnommés "les lignards") de l'armée versaillaise, finalement il est fusillé par ceux-ci après avoir crié "Vive la République, vive la Commune !"

    En ces temps particulièrement inquiétants de forte remise en cause des principaux acquis sociaux, cela fait particulièrement chaud au cœur de parler d'un militant proudhonien de la trempe de Eugène Varlin. Lui qui pensait pourtant et avec certitude que "c'est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l'exploitation, de l'agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie, ses malheurs et ses désastres". Sans doute a-t-il eu raison trop tôt ?

    Saluons ici la mémoire de ces deux hommes aux vies trépidantes. Par leurs pensées et par leurs actes, ils honorent l'humanité toute entière.

  • 15 septembre 1972 : Suzy Chevet nous quitte

    C'était hier, à la fin des grandes vacances passées à Port Grimaud (Côte d'Azur) que Suzy en traversant la route va être renversée et blessée mortellement. Pour son compagnon Maurice Joyeux et ses fille, gendre et petits-enfants, perdre aussi brutalement l'être aimé reste terrible. Affectivement ce le fut aussi pour le jeune militant que j'étais et qui la fréquentait très régulièrement durant ses dernières années d'existence.

     

    Chevet Suzy Carrare 1968.jpgSuzy consacra toute sa vie d'adulte à l'action militante. Elle venait du socialisme – de sa frange radicale - pour terminer à l'anarchisme et au syndicalisme révolutionnaire. La biographie ci-dessous relate ce que fut le parcours de sa vie. Ce fut sa rencontre avec Maurice Joyeux* qui resta décisive dans cette nouvelle direction qui ne la quittera plus.

     

    Un étonnant petit bout de femme que cette militante au grand cœur. Elle possédait un charisme étonnant doublé d'un dynamisme extraordinaire. Ces deux qualités surent nous entraîner en faveur du développement de la Fédération anarchiste et du groupe auquel elle tenait tant et qui lui permit de posséder de nombreux militants et amis de qualité. Passionnée de culture et de musique, Suzy fréquentait régulièrement les cabarets, particulièrement ceux où se produisaient de jeunes artistes dont elle favorisera leur lancée. Cela également lui permit de mettre en œuvre son talent d'organisatrice de galas de soutien, tant pour Force Ouvrière que pour la Fédération Anarchiste, son groupe libertaire et bien d'autres organisations : Libre Pensée, Soutien au mouvement libertaire espagnol, Franc-maçonnerie, etc. Ces manifestations remplissaient les grandes salles de l'époque et permettront notamment au mouvement libertaire de se doter des moyens financiers qui lui permettront d'accroître son rayonnement : journal hebdomadaire, radio et revue.

     

    Sa force de caractère, son obstination avaient raison de toutes les difficultés qui apparaissaient durant les phases d'action et qui auraient pu en faire hésiter plus d'un. Dans l'article nécrologique que nous lui consacrerons à l'occasion de la sortie de la revue libertaire La Rue n°14 (3e trimestre 1972), nous écrivions alors : "...Tous les camarades du Groupe libertaire Louise Michel qui la connaissaient autrement que sous un angle militant, perdent une amie authentique. Elle savait dialoguer et comprendre tous les problèmes que les nécessités de la vie leur imposaient. Chacun de nous lui contait ses déboires, ses petits ou ses grands ennuis et elle trouvait toujours le mot juste, la parole ou le geste de réconfort qui nous ragaillardissait". Avant de partir en vacances, elle nous fera part de sa hâte à voir sortir ce numéro spécial : "Marxisme ou Anarchisme". Elle y publia son dernier article, titré A l'usine, qui se concluait ainsi : "On peut raisonnablement penser qu'après un temps plus ou moins long la balance penchera vers le mouvement, vers l'évolution, vers l'anarchisme. De toute façon la chance de l'anarchisme est la chance de l'évolution et on voit mal comment les mutations de la société devraient se cantonner à des expériences qui ont été partout des échecs". Les propos sont clairs et nets et ils restent terriblement actuels !

     

    Suzy avait le feu sacré, celui du Prométhée transmetteur. Elle reste pour nous la belle figure d'une femme sensible, fraternelle**, en bref, celle d'une égérie inoubliable qui nous laisse encore aujourd'hui un profond sentiment d'amertume.

     

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    * Dans ses Souvenirs (deux tomes), Maurice évoque avec force détails sa relation avec celle qui fut sa dernière compagne.

    ** Signalons la note de Léo Campion, parue dans son livre Le drapeau noir, l'équerre et la compas, qui rappelle son appartenance à la Franc-maçonnerie (Droit Humain), à la loge Raspail puis Louise Michel.

     

     

    Brève biographie (reprise en partie dans l'Éphéméride anarchiste) :

    Née le 25-09-1905 à Montjean (Maine-et-Loire).

    Fille d'un père syndicaliste et mutualiste.

    Élève de l’École Normale d'Institutrices d'Angers, elle devient institutrice.

    Militante au sein du Parti Socialiste (tendance Marceau Pivert).

    S'occupe des Auberges de Jeunesse. Elle créa celle de Saint-Malo.

    1938 : participation aux Comités d'aide à la révolution espagnole.

    1941 : révocation de l'enseignement et assignée à résidence.

    Organisatrice d'une filière d'évasions passant par l'île anglo-normande de Jersey.

    1942 : Arrêtée par la Gestapo, transférée à Angers. Réussie une évasion et rejoint Lorient. Sous une fausse identité, elle arrive à travailler dans les bureaux du STO jusqu'à la Libération. Cela lui permet de renseigner la Résistance.
    Après la Libération, elle arrive à Paris où elle a du mal à retrouver un poste d'enseignante. Elle finit par trouver un emploi au Ministère du Travail
    dans lequel elle termina comme inspectrice.

    En 1945, elle rencontre Maurice Joyeux qui deviendra son compagnon. Elle milite à ses côtés au sein de la Fédération anarchiste. Elle animera le "Groupe de L'Ouest" qui deviendra le "Groupe Louise Michel".

    Milite également à "La Libre Pensée" et à "La Ligue des Droits de l'Homme".

    En 1947 participe à la création de la "CGT-Force Ouvrière" et sera membre de la commission exécutive de la région parisienne.