Pendant que tous les médias confondus nous serinent sur le décès du président Jacques Chirac, le 26 septembre fut également un jour tout aussi sinistre, marqué par la naissance d'un certain Émile Henry (1872) , cet anarchiste, fils de communard, qui provoqua vingt-deux ans plus tard le terrible attentat du café Terminus de la gare Saint-Lazare (Paris). Dans la grande histoire des hommes, ce ne fut pas le premier ni le dernier des attentats sanglants, malheureusement. Pour autant, cela n'empêcha pas un autre libertaire, le non moins célèbre Élisée Reclus, d'expliquer cette action comme le résultat d'un crime.
Ce 26 septembre aura été un jour très sombre, marqué en France par la pluie et par un grave accident industriel à Rouen, ce vieux pot de chambre de la Normandie. Alors, encore une fois, pourquoi un tel déferlement de commentaires et d'occupation de toute la scène médiatique en faveur de ce petit châtelain corrézien ?
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Sinistre 26 septembre...
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9 septembre : Naissance de Léon Tolstoi
Le talent de cet écrivain russe ne saurait cacher le deuxième aspect du personnage : celui d'un humaniste digne de ce nom. Toutefois, il reste difficile de le catégoriser malgré que d'aucuns le qualifient d'anarchiste chrétien.
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1er septembre 1981 : Naissance de Radio Libertaire
En cette année 1981, le congrès annuel de la Fédération Anarchiste décidae de la création de Radio Libertaire. Cet acte ne fera pas l'unanimité et, je l'avoue, nous n'étions pas de ceux qui en voyaient une quelconque utilité. Mais, face à cette volonté militante déterminée et le fil des mois passants, je me suis rendu compte assez rapidement que j'avais tort, au point d'ailleurs, plus tard, de m'y investir comme administrateur.
Installée dans une petite impasse du XVIIIe arrondissement parisien, elle occupait toute la cave du local du Groupe libertaire Louise Michel auquel j'appartenais. Le 1er septembre et à 18 heures pile, six militants s'y affairaient et la lançaient sur les ondes du 89.4 MHz. Plus jamais ils ne lâcheront cette fréquence hertzienne, malgré les avatars procéduriers et, bien entendu, policiers qui pendant longtemps continueront leur pression avec, comme objectif unique, la faire cesser d'émettre. A l'époque, la plupart des radios libres - et celle-ci en particulier - n'étaient pas les bienvenues sur les fréquences. Malgré cette répression, Radio libertaire, comme le phénix, se reconstruisait toujours, poursuivant son bonhomme de chemin militant en trouvant d'autres locaux à chaque fois plus fonctionnels. Il faut le dire, cela ne se fera pas sans une mobilisation importante et soutenue d'amis de la "radio sans dieu ni maître" et sans, également, les soutiens bénévoles apportés par de nombreux artistes de variétés, comme Ferré, Lavilliers, etc., ainsi que de tous ceux qu'elle aura révélés. Entre autres : Jonasz, Utgé-Royo, Servat, Capart...
Au fil des années, la radio a grandi. Alors que son axe principal reste les luttes et leur réalité quotidienne, de nombreux champs sociétaux et culturels formeront la trame permanente de nombreuses émissions, ouvertes à des intervenants extérieurs venant d'horizons très divers. Au départ de faible puissance, sa diffusion se fera sur Paris et sa proche banlieue. Progressivement sa voix et son audience s'étendront partout, se répandant grâce au relais du réseau internet.
Ce rappel d'anniversaire resterait imparfait si nous ne signalions pas que l'existence de cette voix trouva en Yves Peyraut l'un de ses tous premiers et dévoués animateurs. Aujourd'hui décédé, on doit à ce maillon l'écriture d'un ouvrage relatant la première partie de cette étonnante et sulfureuse aventure médiatique.