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120 ans après la loi de 1905

Mais où en est-on ?

Deux jours après les commémorations de cette loi, la situation n'est moyennement pas terrible. La société pourrait mieux faire.

Certes, on ne parle plus guère de cette laïcité adjectivée*. Mais serait-elle définitivement mise au rencart ? Rien n'est aussi sûr. Le professeur Bauberot sévit toujours (cf. Colloque du 6-12-2025 à la Grande Loge de France. Signalons, entre autres Intervenants, Claire de Galembert "Les géométries variables de la laïcité française"). Constatons également que de toutes les manifestations que nous avons suivies toutes furent placées sous le signe d'un esprit consensuel, à l'image de la plupart des forces qui composent l'actuel paysage politico-social.

Aristide-Briand-d.jpgLes dérapages restent toujours légions et ne cessent de faire la "une" des médias bien informés. Ainsi l'étrange pas de côté de l'actuel Premier ministre qui, à la veille du vote sur le budget de la Sécurité sociale, déposait une gerbe sur la tombe de d'Aristide Briand "en compagnie de représentants du culte" (in Le Démocrate vernonnais"). Il n'y a pas de hasard pas plus que de tolérance. Une bien étrange laïcité française...

 

 

 

 

 

 

Plutôt qu'égréner d'autres faits aussi patents, laissez-nous le plaisir de partager ce message de Jean Rostand destiné à ses amis libres-penseurs. Certains seraient bien inspirés de ne pas l'oublier.

Libre Pensée... Depuis les temps lointains de ma jeunesse, j'ai toujours associé ces deux mots, et j'ai toujours cru que leur indissoluble jonction était la condition nécessaire de tout progrès et de toute lumière. Au soir de ma vie, j'en reste plus convaincu que jamais, après avoir vu tant dé mensonges et de crimes amenés par ceux qui, au nom d un Dogme, d'un Mythe ou d'un Pouvoir, se permettent d'attenter aux droits sacrés de l'esprit.

Il faut, hélas, convenir que la pré­sente situation n'est guère favorable aux émancipations de la pensée et à l'indé­pendance des jugements. Qui donc, aujourd'hui, peut se flatter d'échapper aux sinistres conditionnements qu'imposent les propagandes officielles? Qui donc est à l'abri de ce viol permanent des conscien­ces? Qui donc est sûr de résister à Faction sournoise de ces machines à fabriquer l'opinion que sont le transistor et le petit écran ?

Jamais on ne dénoncera suffisam­ment la puissance de suggestion, de per­suasion ou de dissuasion, la puissance d'endoctrinement qui appartient aux moyens d'information gouvernementale, et Jean-François Revel a raison d'écrire que l'appropriation collective de ces moyens doit être un des objectifs majeurs de toute véritable démocratie. Tant que la radio et la télévision seront un fief d'Etat, tant que nous ne recevrons, par elles qu'une Vérité d'Etat — c'est-à-dire un men­songe d'Etat — tant que les ondes, dites nationales, seront aux mains d'un parti, d'une secte, d'un clan, nous serons à la merci de ce parti, de cette secte, de ce clan. Tout le climat politique et intellectuel du pays en sera déplorablement vicié. Qu'on ne nous parle pas que la pensée est libre parce qu'il n'y a pas de franche censure. La censure est superflue quand le pouvoir a le monopole de s'adresser aux foules. Nul besoin de bâillonner l'op­position quand on a des hauts-parleurs pour couvrir sa voix. Rivarol disait : “On ne tire pas les coups de fusil aux idées”. Mais de son temps, la télévision n'existait pas. Grâce à elle, sans coup férir, on met l'adversaire hors de combat en répandant la drogue tranquillisante, “conformisante” qui fait de tout citoyen un inoffensif “bien pensant”.

Si la Télévision avait fonctionné au temps de l'Affaire Dreyfus, l'opinion publique n'aurait jamais pu avoir gain * de cause. L'infâme procès n'eût pas été révisé. On eût aisément persuadé la France entière que l'Etat-Major n'avait pas menti, que le capitaine Dreyfus était un traître, et Zola un enragé...

Je suis et serai toujours, indéfectiblement à vos côtés dans le difficile combat que vous menez pour l'indépen­dance de l'esprit et où se trouvent engagés — qu'ils le veuillent ou non — tous les hommes de science, et plus généralement, tous les hommes de réflexion et de recherche.”

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