Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La Laïcité au Sénat

Nous sommes heureux de saluer ici, Eddy Khaldi, président de la Fédération des DDEN (Délégués départementaux de l'Education Nationale), en publiant quelques extraits des propos qu'il a tenus, ès qualité, lors de son audition le 16 octobre 2019 devant la Commission de la Culture du Sénat.

E.Khaldi.jpg

Alors que le communautarisme s'insinue dans toutes les manifestations de la vie collective aidé par un véritable laxisme des autorités publiques - leur règle de base afin de ne pas se confronter au problème - comment ne pas approuver la fermeté d'un tel discours ?

Heureusement, il y a toujours des Eddy Khaldy, des citoyens qui n'entendent pas laisser aller à vau-l'eau la Laïcité, ce principe chèrement acquis après d'intenses et successifs combats pour la liberté de pensée.



"...C‘est bien de la nature de l’activité dont il est question pour une sortie scolaire. C’est ici une activité d’enseignement comme l’indique la Circulaire n°99-136 du 21 septembre 1999 relative à l'organisation des sorties scolaires.
Avant de s’arrêter sur l’accompagnant des sorties scolaires, remarquons qu’on ne peut circonscrire et attribuer exclusivement à une « maman » voire à un parent l’encadrement de cette activité plus largement ouverte à tout citoyen bénévole. Les parents n’ont pas l’apanage de l’accompagnement des activités et des sorties scolaires. Cet accompagnant n’est pas mandaté par son association de parents d’élèves, il est choisi et désigné par l’enseignant et la directrice ou le directeur de l’école 1 .
Cet accompagnant est sous l’autorité de l’équipe éducative. Il doit respecter toutes les consignes de cette activité qui se déroule dans un cadre scolaire. C’est effectivement une activité d’enseignement.
Notre Fédération de DDEN propose d’encadrer cette activité d’enseignement avec une charte de l’accompagnateur. Rappelons aussi notre motion du Congrès de Rennes et notre communiqué de septembre 2019.
Les enseignants, les encadrés et les encadrants de cette activité d’enseignement auraient-ils des droits différents au regard du respect de la liberté de conscience ?

(…) C‘est bien la question de la nature de l’activité qui se pose et non pas du lieu à l’intérieur ou l’extérieur de l’école.
Aujourd’hui, la question est exclusivement posée au juge administratif par des accompagnants arborant un signe religieux qui ne peuvent encadrer une sortie scolaire. Les tribunaux administratifs apportent des réponses diverses à ces recours.
Imaginons un parent contestant l’accompagnement scolaire par une personne portant un signe religieux ostensible en faisant valoir la liberté de conscience des élèves ?
Le juge administratif devra choisir entre deux libertés :
• La « liberté de conscience » des élèves
• La « manifestation de la liberté religieuse » et non pas « la liberté religieuse » de l’accompagnant. Demander de restreindre ou enlever un signe ostensible n’est pas une atteinte à la liberté religieuse ni au libre exercice de son culte.
Une loi existe pour cela qui hiérarchise ces deux libertés. La loi du 9 décembre 1905 pose le primat de la liberté de conscience dans l’article 1. La liberté de conscience appartient à toutes et tous. Le « libre exercice des cultes » appartient lui à quelques-uns et découle du respect absolu de la « liberté de conscience ».
L’école publique laïque doit comme l’énonçait Jean Rostand : « former les esprits sans les conformer, les enrichir sans les endoctriner, les aimer sans les enrôler... Et leur donner le meilleur de soi sans attendre cette reconnaissance qu’est la ressemblance ».

(…) L’école est de plus en plus un projet individuel. Nous le constatons lors des Conseils d’écoles où les parents se présentent au nom de leur enfant.
Chacun représente, avant tout, son enfant dans cette structure qui est chargée de traiter des questions collectives. Chacun essaye de faire valoir ses droits d’individus consommateurs en oubliant que l’institution école permet d’apprendre et à faire ensemble entre citoyens en devenir. « On n’entre pas dans une école, et dans ses activités d’enseignement, comme on rentre dans une rame de métro. »
Ne pas privilégier l’intérêt particulier sur l’intérêt général.
Ce droit individuel s’oppose au droit collectif « d’égalité en éducation » voulu par les bâtisseurs de l’institution pour former un citoyen libre et autonome, fondement de la démocratie. Il y a de fait un lien consubstantiel entre l’Ecole et la République.
Ne pas oublier que le principe d’égalité en éducation fonde l’école publique laïque."

Les commentaires sont fermés.