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  • A force de trimer : ça suffit !

    Le lendemain de la conférence de presse du chef de l’État, le principal titre du Canard enchaîné du 28 novembre 2018 donnait parfaitement le ton du moment : "Macron invente la transition bricologique !" Qui dit mieux ?

     

    C'est l'histoire du "gare à vous, et vous allez voir ce que vous allez voir" ou encore, dans le même registre : "attention, je vais faire un malheur". Macron et ses compagnons enarques, polytechniciens et consorts, adorent baratiner le peuple avec de belles envolées vertueuses, enrobées de nouvelles résolutions. Pourtant, ce qui est dramatique pour eux, c'est qu'ils comprennent toujours trop tard que le ras-le-bol dépasse les discours et l'enfumage qui, d'un seul coup, ne fonctionnent plus. Fini ces présomptueux propos de rejet du "vieux monde" et du à nouveau : "vous allez voir ce que vous allez voir", allez place au "en marche". Bernique !

     

    Malgré les désordres d'arguments et leur boulimie (cf. notre article précédent), les gilets jaunes ont ceci de remarquable : ils n'entendent plus manger de ce pain-là et c'est bien heureux. Il faudrait que tous les Macron and Co cessent de prendre le peuple pour cette volaille que l'on plume à loisir et que l'on rançonne jusqu'à plus soif, cet imbécile que l'on baratine aisément afin de mieux continuer ses méfaits à son profit ou à celui d'une caste dirigeante qui sait parfaitement renvoyer l'ascenseur à ses très fidèles alliés.

     

    Le peuple, dans une très large majorité a dit stop. Même si on peut regretter ses limites et ses incohérences, ce n'est que du positif. Oui et malheureusement, il est à craindre que ce positif n'aille pas au bout de cette logique qui, pourtant et naturellement, devrait s'imposer d'elle-même : le dégagisme. Le vrai, celui que nous appelons de tous nos vœux : cette révolte des égaux, ne semble pas encore à l'ordre du jour. Pourtant, un grand coup de balai mettant à bas cette verticalité sociale au profit de son horizontalité serait indispensable. Espérons-la, même si nous n'ignorons pas combien cet objectif semble pour beaucoup encore très imperméable.

     

    Que cela ne nous empêche pas de proclamer :

    Allez ouste, messieurs, les nouveaux seigneurs : du balai !

  • Déchets : les scandales ont la vie dure

    Il n'y a pas que dans les carrefours que cela barde (cf. notre dernier article). Nos amis gardes-forestiers en savent aussi quelque chose...

    C'est pour moi l'occasion de vous parler de l'Association Robin des Bois qui révèle, dans un article "Déchets  : les scandales ont de l'avenir", le scandale écologique du non-retraitement des déchets avec, bien entendu, sa cohorte de trafics en tous genres, sans oublier les conséquences sanitaires désastreuses qu'ils impliquent.

     

    Robin des Bois.jpg"Le statut de déchet est un instrument juridique majeur pour endiguer et dénoncer des pratiques professionnelles et commerciales soumises aux tentations de profits immédiats et considérables.

    Sont là pour le prouver les scandales des fûts de Seveso entre l’Italie et la France, le scandale des cargos poubelle errant à la recherche de terres d’asile pour les déchets produits par l’industrie chimique européenne, le scandale des résidus de fuel frelaté répandus à Abidjan par le Probo Koala, le scandale des millions de pneus usés, d’ordinateurs déclassés et de matériels roulants sous-normes déversés en Afrique et en Asie par des porte-conteneurs apatrides et des voituriers italiens.
    Seul le statut de déchet permet la traçabilité de ces cargaisons dangereuses et humiliantes pour les populations destinataires et dégradantes pour leur environnement.


    Par le biais du projet de loi « portant suppression de sur-transpositions de directives européennes en droit français », le gouvernement français veut bouleverser la donne et rebattre les cartes dans le poker souvent menteur des déchets (1).


    Dans un premier temps, la Commission consultative sur la sortie du statut de déchets vient d’être dissoute alors qu’elle avait été renouvelée en mars 2017 (2). Cette formation collégiale dirigée par le Ministère de l’Écologie avait pour mission d’examiner les conditions techniques et contractuelles dans lesquelles des flux particuliers de déchets pouvaient prétendre au statut de produits après un traitement phasé, calibré, surveillé par les services de l’Etat et exclusivement mis en œuvre dans des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement ou encadrées par la législation Eau.
    Le projet de loi qualifie l’obligation de traitement des déchets dans une installation dédiée de « complexification administrative peu utile et génératrice de coûts ». Ces propos arbitraires négligent les risques et les coûts sanitaires et environnementaux auxquels sont exposés les manipulateurs de déchets, les populations et les écosystèmes.


    Des dossiers « explosifs » étaient dans l’antichambre de la défunte Commission sur la sortie du statut de déchets. La filière pneus cherche à faire sortir de la liste des déchets les pneus usagés et à les transformer de facto en produits. De même, Altéo veut que les boues rouges de l’usine d’alumine de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône ne soient plus classées comme des déchets et deviennent des produits.


    Tous les flux des déchets informatiques, électroménagers et ludiques, contenant des substances toxiques autorisées à l’époque de la commercialisation et interdites au moment de leur abandon sur la voie publique ou dans les déchetteries ou de leur don à des entreprises caritatives ou d’insertion pourraient eux aussi devenir d’un coup de baguette politique des produits et échapper à la compétence de la Convention de Bâle sur le transfert transfrontalier de déchets (3).

    Une note interne à l’ex-Commission consultative sur la sortie du statut de déchets et rédigée par les services du Ministère précise « qu’Emmaüs, aujourd’hui opérateur principal, travaille relativement bien concernant l’acceptation ou le refus en amont de biens pouvant ou non être réemployés ». La note ajoute « qu’il est toutefois envisageable qu’une entreprise frauduleuse se positionne comme entreprise de préparation en vue du réemploi et en profite pour faire du trafic international de déchets. »


    Le trafic national de déchets réputés inertes, non dangereux et dangereux avec les risques bien connus de fausses appellations et de dilution profitera aussi de cette loi si elle est adoptée. Robin des Bois pense en particulier aux terres polluées excavées sous et sur le « Grand Paris » exportées dans les carrières de Normandie et de Picardie par camions ou étalées en remblais sur les prairies.

    Au lieu de favoriser une économie circulaire durable et fiable d’où tous les toxiques seraient éjectés, le gouvernement s’il va au bout de ses ambitions grâce à la complicité des sénateurs et des députés va favoriser une économie souterraine porteuse de risques sanitaires et environnementaux.

    ROBIN DES BOIS
    Association de protection de l'Homme et de l'environnement
    Depuis 1985 / Since 1985
    tel: +33 (0)1 48 04 09 36 - fax: +33 (0)1 48 04 56 41
    www.robindesbois.org

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    (1) Cf. article 15. https://www.senat.fr/leg/pjl18-010.html

    *(2) https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000037518904

    (3) La Convention de Bâle sur le transfert transfontalier de déchets quantifie les flux et les mouvements des déchets, met en lumière les trajectoires et les exutoires des producteurs de déchets et donne aux puissances publiques les moyens de piloter ces flux sortis notamment des caves, des greniers et des garages des pays en surchauffe de consommation."


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  • Ca barde sur les carrefours routiers

    A priori, une manifestation qui semble bien sympathique car, dès lors qu'elle reflète la colère populaire, pourquoi pas ? Ouais, bon… encore faut-il y regarder de plus près.

     

    Tract gilet jaune.jpg

    La lecture du tract joint donne la mesure du fourre-tout des arguments évoqués dans cette protestation, un bric-à-brac de divers points que les gilets jaunes considèrent convergents. Mais le comble arrive à la fin quand des manifestants, au demeurant fort gentils, annoncent qu'ils se révoltent "pacifiquement pour demander le changement de cap à notre gouvernement". Avec de tels arguments, voici le "gouvernement" rassuré. Ce sont tout de même de braves gens ces manifestants. Il reste à nos tout aussi braves forces de l'ordre d'assurer la comptabilité de ce décompte de tous ce peuple mobilisé pour rouspéter sur le rabotage de son budget de pollueurs.

     

    Car, en définitive, l'absurdité de l'affaire est bien là : seule la remise en cause se situe simplement au niveau de leur portefeuille. C'est mieux que rien mais, tout de même, c'est pathétique !