Plus d'un mois après la fin du grand débat et à l'occasion de sa conférence de presse d'hier, le président Macron n'a pas sorti grand-chose de son chapeau.
On s'y attendait. D'ailleurs, cela ne fait que confirmer ce que nous avions écrit dans ces colonnes, le 18 mars 2018 : "L'homme est malin - il n'est pas politicien pour rien – car il n'ignore pas que c'est à lui, en maître du jeu actuel, de téléguider le débat si il ne veut pas se laisser déborder par la rue. Mais quid de l'énorme catalogue établi par la foule disparate des gilets jaunes : ceux des villes et ceux des champs, ceux relativement nantis et ceux laissés pour compte ? C'est bien lui qui donne le tempo et qui détermine l'orientation des débats. Cela ne peut que laisser subodorer ce qui sortira de ces interrogations."
Faut-il être rassuré par ce grand show d'hier quand c'est toujours du bla-bla-bla ?
Nous sommes convaincus que tout reste à faire mais, surtout pas, en utilisant les méthodes archi usées employées par tous ces polichinelles de la politique. En définitive, à ce petit jeu nous en connaissons déjà les perdants. Alors, occuper des ronds-points n'est-ce pas aussi une façon de tourner en rond ?
macron - Page 2
-
Macron : opération bla-bla-bla
-
Macron, démission !
C'est un slogan que nous avons souvent entendu durant ces dernières semaines. Il rappelle l'ampleur du problème : un désaveu en bonne et due forme. Les deux banderoles qui ont récemment servi à Limoges sont autant de points forts de la contestation.
Hier soir, ses treize minutes d'allocution ne résoudront rien, même si à l'approche des fêtes de fin d'année il est à craindre une certaine démobilisation de gilets jaunes. La blessure a été excessivement profonde et il reste probable que dans les mois à venir, le "Manu" n'en sortira pas indemne. Les futures élections se chargeront de nous le dire…
Treize minutes pour annoncer des broutilles qui seront distillées durant l'année 2019… Treize minutes sans indiquer de contreparties financières. Bref, treize minutes d'enfumage, et toujours en bonne et due forme.
En tous les cas, même si la poursuite du mouvement se mettait à faiblir, saluons à cette occasion le lien social qui s'est ainsi créé. Il y a deux jours, nous rappelions à notre mémoire le souvenir de Kropotkine et de son ouvrage L'Entraide. Avec la dynamique contestataire populaire, celle-ci a bien eu lieu. Jamais autant de catégories sociales n'ont été réunies contre cette politique désastreuse entreprise par le chef et ses affidés d'un prétendu nouveau monde. Les masques sont tombés. C'est déjà un début et en tous les cas une très bonne chose. A l'approche des vœux souhaitons qu'ils s'emparent de celui-ci : "Ce n'est qu'un début, continuons le combat !"
-
A force de trimer : ça suffit !
Le lendemain de la conférence de presse du chef de l’État, le principal titre du Canard enchaîné du 28 novembre 2018 donnait parfaitement le ton du moment : "Macron invente la transition bricologique !" Qui dit mieux ?
C'est l'histoire du "gare à vous, et vous allez voir ce que vous allez voir" ou encore, dans le même registre : "attention, je vais faire un malheur". Macron et ses compagnons enarques, polytechniciens et consorts, adorent baratiner le peuple avec de belles envolées vertueuses, enrobées de nouvelles résolutions. Pourtant, ce qui est dramatique pour eux, c'est qu'ils comprennent toujours trop tard que le ras-le-bol dépasse les discours et l'enfumage qui, d'un seul coup, ne fonctionnent plus. Fini ces présomptueux propos de rejet du "vieux monde" et du à nouveau : "vous allez voir ce que vous allez voir", allez place au "en marche". Bernique !
Malgré les désordres d'arguments et leur boulimie (cf. notre article précédent), les gilets jaunes ont ceci de remarquable : ils n'entendent plus manger de ce pain-là et c'est bien heureux. Il faudrait que tous les Macron and Co cessent de prendre le peuple pour cette volaille que l'on plume à loisir et que l'on rançonne jusqu'à plus soif, cet imbécile que l'on baratine aisément afin de mieux continuer ses méfaits à son profit ou à celui d'une caste dirigeante qui sait parfaitement renvoyer l'ascenseur à ses très fidèles alliés.
Le peuple, dans une très large majorité a dit stop. Même si on peut regretter ses limites et ses incohérences, ce n'est que du positif. Oui et malheureusement, il est à craindre que ce positif n'aille pas au bout de cette logique qui, pourtant et naturellement, devrait s'imposer d'elle-même : le dégagisme. Le vrai, celui que nous appelons de tous nos vœux : cette révolte des égaux, ne semble pas encore à l'ordre du jour. Pourtant, un grand coup de balai mettant à bas cette verticalité sociale au profit de son horizontalité serait indispensable. Espérons-la, même si nous n'ignorons pas combien cet objectif semble pour beaucoup encore très imperméable.
Que cela ne nous empêche pas de proclamer :
Allez ouste, messieurs, les nouveaux seigneurs : du balai !