A quatre jours du scrutin, les dés semblent jetés.
Le Canard enchaîné du 6 avril 2022
Voici une campagne qui ne semble guère différente des précédentes. Comment ne pas constater que son infléchissement reste toujours plus marquée vers les forces de droite. Cela fait des années que nous avons tiré ce constat. Il nous semble juste de considérer que notre sentiment ne cesse de s'amplifier, car naturellement il se trouve attisé par les forces les plus réactionnaires que compte le pays. Depuis maintenant quelques dizaines d'années la gauche s'accommode de ces pratiques toujours plus sécuritaires. Comme si cette manière de fonctionner restait le parangon nécessaire à l'ordre public... Certainement actuellement, mais de quel ordre parle-t-on ? Celui d'un monde miné par les affaires, par les spécialistes des coups tordus et par tous les profiteurs, petits et grands, de la misère du peuple ?
Alors, plus que jamais aujourd'hui pour gagner les élections, constatons ce non-dit presque parfait entre la droite et la gauche, toutes deux désireuses de flatter une opinion peureuse pour laquelle elles dramatisent à souhait les problèmes de sécurité. Les gestionnaires de ce monde bougeois ont formidablement distillé cette culture du résultat. Ils ont réussi à l'insinuer dans nos mémoires. Il semble que désormais cela fasse partie du bon ordre des choses.
En conclusion, il y aura au soir du 1er tour un gagnant : le débat sécuritaire avec le candidat qui l'incarnera le mieux.