Quand l'Agirc-Arrco souhaite emprunter 8 milliards d'euros pour "sécuriser les pensions de juin et juillet"(in Le Monde du 9 juin), l’État refuse à cet organisme de retraite complémentaire de lui faire momentanément crédit !
Bien entendu, pas question de magnanimité : la crise sanitaire actuelle passe par là. Elle génère des manques importants de recettes en raison des licenciements et des faillites enregistrées depuis le début de l'épidémie (sans compter celles prévues à brève échéance), mais aussi en raison des différentes mesures sociales décrétées par l'actuel gouvernement.
Certes, une telle somme ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval.
Mais - excusez-moi si j'ai oublié – depuis combien de temps l’État ponctionne les organismes du régime général des salariés, depuis combien de temps celui-ci exonère les employeurs de charges sans aucune compensation de sa part ?
Mais que ne fait-il pas pour soutenir à coup de milliards, en veux-tu en voilà, des PME, des PMI et, en particulier, des grandes entreprises ? Les "pôvres" ! Étonnante méthode que celle d'un État qui prend mais ne sait pas rendre (ou si peu)… Le même qui décide souverainement de faveurs sans en abonder et compenser leur octroi. Oh, une telle attitude porte un nom : proxénétisme. Comment l'appeler autrement ?
En vérité, il existe un bon exemple. Il ne fait jamais que répéter ce qui se pratique depuis très longtemps et qui a été dénoncé dans des temps tous aussi immémoriaux : ce système d'exploitation de l'homme par l'homme qui sévit depuis, depuis si longtemps que nous en oublions sa naissance.
Il ne reste plus aux cotisants et aux "bénéficiaires" de ce régime de retraite à montrer leur détermination face à un pouvoir qui continue à raboter leurs acquis sociaux.