Hélas, il y a bien longtemps que les Enragés et Sylvain Maréchal ont troqué leurs défroques contre celles des gilets jaunes. Et encore pas tous ! Les moins nombreux en sont évidemment exclus au profit des adorateurs de la statue de Jeanne d'Arc qui, eux, auraient plutôt tendance à se prosterner devant elle chaque premier jour du mois de mai.
Nombreuses sont les raisons de déconstruire un système qui rétablit, petit à petit, les privilèges dignes de l'ancien régime. La liste est longue, très longue, surprenante même. Comment ne pas considérer que les générations actuelles restent en lévitation dans ce vide opéré par une apparente modernité de cette société cadencée par son rythme de marchandisation à outrance. Des générations sans histoire (en tous les sens du terme : avec ou sans grand H), sans inventivité non plus puisque ils ont été formaté à ne pas en avoir ?
Dans ces conditions, les petits et grands maîtres du monde ne sont pas prêts à fuir vers Varennes et encore moins connaître les affres des derniers instants avant que la guillotine ne tombe. En cette nuit du 4 août doit-on se désespérer en chantant avec Georges Brassens : "mais où sont les neiges d'antan ?" ou, tout simplement, faire un vœu exprimé dans le "Manifeste des Égaux" et cher à Sylvain Maréchal, l'homme sans dieu.
Fragments d'un poème moral qu'il a écrit :
"Et de ces deux pouvoirs, unis quoique rivaux
Les mortels avilis furent tous les vassaux.
(…) ressort superflu pour régler les États,
Qui, sans rois, n'ont besoin que de leurs magistrats."
nuit du 4 août
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Nuit du 4 août