Un grand malheur
Il y a un peu plus de six mois, dans ce blog nous fêtions le quatre-vingt quinzième anniversaire de Michel. Hier, il s'est éteint.Il est très difficile d'en parler aujourd'hui tant notre peine est immense.
Après plus de quarante ans, jamais cette relation de compagnonnage n'a connu quelques nuages. Certes, nous n'étions pas dans son premier cercle. Mais, à chaque fois que nous le contactions, Michel répondait toujours présent sans hésiter. Rares sont les hommes, qui plus est intellectuels de grande qualité, possédant une telle fraternité.
Jamais l'autodidacte et le touche-à-tout qu'il fut n'oublia d'où il venait. Cela ne l'empêchera pas de devenir un très talentueux critique d'art et d'architecture, entre autres. Il ressentait l'essentiel. Il possédait cette sagacité hors du commun lui permettant de comprendre aussi bien les hommes, les situations et les tendances dans lesquelles ceux-ci évoluaient, quelles que soient leurs mondes.
En bref, c'est sans doute aussi pour cela que Ragon avait choisi son fil conducteur philosophique : la pensée libertaire.
Salut, Michel !
Extraits de "Prologue", in La voie libertaire (Plon) :
"La voie libertaire n'est pas confortable. Elle est, puisque minoritaire, la voie de la solitude et du doute. Pourquoi, dès mes vingt ans, ai-je emprunté celle-là et non pas l'autre ? Pourquoi ne me suis-je jamais détourné de ce chemin ? Pourquoi, après un aussi long parcours, ai-je acquis la certitude que cette voie était la seule qui vaille la peine d'être fréquentée ?"